Les détails croustillants du dernier jour…

Crédit photo : Bibliothèque et Archives Canada
Par Carmen Desmeules
Selon les règles du Bureau international des expositions, le samedi 28 octobre devait être le dernier jour de l’Exposition universelle de Montréal. Les dirigeants ont obtenu une dérogation pour la prolonger au moins jusqu’au dimanche 29 octobre.
C’est par une froide matinée que la Place des nations se remplit d’«Expovores». Une foule de près de dix mille personnes fait ses adieux à Expo 67. C’est à 10h30 en cette journée de clôture que le 50 millionième visiteur, Mme Marthe Racine, recevait les honneurs.
Deux événements majeurs se sont produits la veille: une naissance et un décès. La seule naissance à avoir lieu sur le site, à la clinique numéro 1 de l’île Sainte-Hélène. À la clinique numéro 3, une dame de 57 ans décédait d’une crise cardiaque.

Crédit photo : Bibliothèque et Archives Canada
Plusieurs cérémonies protocolaires eurent lieu dès 10h45. Le maire de Montréal, Jean Drapeau, s’est adressé au monde entier : «L’émotion que chacun ressent aujourd’hui est de celles qui accompagnent les grands moments de la vie des peuples ou des êtres humains.»
À 14h, toutes les entrées de l’Expo, de la Place d’accueil, du métro et de la Ronde étaient fermées inexorablement. Un total de 50 306 648 visiteurs ont visité le site pendant ces 186 jours. Il fallut plus de trois heures pour évacuer complètement les lieux.
Des émotions, il y en a beaucoup chez les employés et les directeurs d’Expo. Pour Philippe de Gaspé Beaubien, directeur de l’exploitation : « Ça a marché! We made it! C’était une joie extraordinaire de remettre mon téléavertisseur à Renée Casciani, ma secrétaire. Parce que j’étais l’esclave de ce petit appareil, jour et nuit. »
Crédit photo : Bibliothèque et Archives Canada
Pour Yves Jasmin, directeur de l’information, de la publicité et des relations publiques, c’était mission accomplie : « Le dernier jour de l’Expo, on était très content du succès extraordinaire qu’on avait eu. On a dépassé le 50 millions, dans la dernière fin de semaine.»
Diana Nicholson, agente de liaison aux relations publiques, se souvient : «Quand le site avait été vidé, sauf pour les gens qui travaillaient là, il y avait encore beaucoup de gens en larmes.»
C’est ainsi que le chanteur Marc Gélinas exprime la tristesse de ce dernier jour de la Terre des Hommes de 1967 : «Lorsque le rideau tombe / sur la scène du monde / quand la Terre des Hommes / n’accueille plus personne…