Vous voulez plaire à la Reine Elizabeth II ? Mentez-lui !


Par Carmen Desmeules

Lundi 3 juillet 1967

Visite de la reine Elizabeth II d’Angleterre. Beaucoup d’émoi en cette journée protocolaire !

Le yacht Britannia fait son entrée dans la voie maritime du Saint-Laurent à la hauteur de l’Expo, avec à son bord Sa Majesté et le prince Philippe.

Premières impressions de Yves Jasmin, directeur des relations publiques pour Expo 67 : « […] elle est descendue avec un parapluie parce qu’il pleuvait à torrents […] tout sourire. C’était une très jolie femme. On l’accueille, on l’amène… le général qui était chargé de la sécurité décrète qu’on devait fermer l’exposition pour permettre à la reine de la visiter. Euh… Non ! On ne peut pas faire ça. Mais on ne dit pas non à la reine d’Angleterre. Ils nous disent à nous de fermer… il n’est pas question qu’on ferme. On va fermer une partie de l’exposition. On va fermer le Canada, la Grande-Bretagne, la France et d’autres pour que la reine visite ces endroits-là. »

Plus tard, elle est en train de manger au restaurant du pavillon canadien, La Toundra, quand elle voit passer le minirail. Le temps est bon et ensoleillé…

« Elle dit : “’Oh ! Ce serait amusant d’aller là-dedans.”’ Alors, le général qui est chargé de la sécurité pis qui voulait que toute l’Expo soit fermée, a dit : “’Écoutez, Sa Majesté, ce n’est pas pensable ! ”’ Kniewasser qui est un menteur né dit : “’Y a aucun problème, on a des gardes de sécurité tout le long du parcours.”’, mais le général dit : “’Oui, mais le pavillon américain ? ”’ “’Oui, mais les marines sont prévenus. C’est également couvert.”’

Consciente du risque qu’elle encourt, la reine déclare : “’Oui, mais toute ma vie est un risque. Je le sais très bien que je suis à la merci d’un attentat. Il y a des risques dans mon métier, mais ça fait partie de mon métier. Je ne peux pas me désister de ça ! » Alors, elle a eu son tour de minirail, un succès fou. Les gens l’acclamaient. Ça s’est très bien passé. »