Les médias étaient peu tendres envers la possibilité que Montréal accueille une exposition universelle en 1967…
Par Carmen Desmeules
Les médias, surtout les médias anglophones du Canada, étaient peu tendres envers la possibilité que Montréal accueille une exposition universelle en 1967, compte tenu du temps limité, mais aussi en raison des dépenses astronomiques que cela impliquait.
De plus, l’inacceptable est que l’événement se produirait à Montréal, alors que Toronto tient son National Exhibition chaque année depuis 100 ans et que ça fonctionne très bien.
L’éternelle dualité franco/anglo se manifeste de façon virulente. Yves Jasmin, directeur de l’information, de la publicité et des relations publiques nous rappelle les confrontations et l’incompréhension venant de certains journalistes :
« Bill Bantey, un journaliste de la Gazette, nous était assez hostile. D’abord, parce qu’il aurait voulu mon emploi, ce qui est très légitime. Tous les jours, il faisait le tour de la ville avec Drapeau, et il prenait des notes sur le développement de Montréal et du site de l’Expo. »
Quels seront les coûts ? Et les délais ? D’après l’ordinateur de la Stanford University, les délais sont trop courts : il manque deux années pour arriver à l’échéance de 1967. Il y a débat public et fuite de l’information dans la Gazette : le journaliste Bill Bantey titre : «Report World Fair — Plans Impossible ».
Selon M. Jasmin, il y avait des récalcitrants même du côté francophone : « Yves Margraff, un journaliste du Devoir était assez fermement opposé à ce qu’on faisait. Pourquoi ? Je ne sais pas quelle était son objection. Yves Margraff était un de ces journalistes récalcitrants. Margraff s’opposait à l’Expo. Il a fini par retourner en France. »
En fin de compte, les médias ont été obligés de reconnaître que l’Expo serait — et a été — un immense succès !