25 mai 1967 – visite du président des États-Unis, Lyndon B. Johnson, dans un climat de tension internationale…
Par Carmen Desmeules
Crédit photo – Bibliothèque et Archives Canada
Yves Jasmin, directeur des relations publiques énonce les préoccupations entourant la visite du président américain : « … surtout les tensions autour de la visite du président Johnson et la crainte que tout le monde avait que quelque chose d’épouvantable puisse arriver. Heureusement, ce n’était pas le cas, mais il n’est pas resté longtemps, hein. Mais au moins, il est venu, parce que c’était un moment très difficile pour les États-Unis et ça ne prend qu’une personne… »
« N’oublions pas que nous n’étions pas très loin de l’assassinat du président Kennedy. […] Oui, il y avait de la crainte. »
Yves Jasmin se souvient d’un incident en ce 25 mai : « Le Jour des États-Unis, ça se fait à la Place des Nations. Il y a une foule. Lyndon Johnson fait son petit discours. Au moment où il arrive, on déploie le drapeau américain. Quelqu’un avait dit : “Celui qui va lever le drapeau des États-Unis va recevoir une balle en plein cœur.”
Alors, au lieu que ce soit un scout, c’est un chef scout qui portait un gilet pare-balle qui a monté le drapeau. Pis quand le drapeau monte, il y a une grande déchirure dedans. Est-ce que c’est accidentel ou si c’est quelqu’un qui l’a fait ? On ne le saura jamais.»
Crédit photo – Bibliothèque et Archives Canada
« Alors Andrew G. Kniewasser, directeur général, s’écrie : “… Take the goddamn thing down!” Ils l’ont descendu. Et Johnson, après son petit discours très bref, n’était pas intéressé, pas du tout. Il a visité le pavillon américain et il a dit : “Bah, c’est encore les tapettes qui ont fait ça.” Parce que c’est très superficiel. La seule chose qui l’a intéressé, c’était une… une capsule qui avait été envoyée dans l’espace pis qui était revenue. […] Ça, il avait trouvé ça intelligent, mais le reste, des portraits de stars et des affaires comme ça, pour lui, c’était une invention d’homosexuels. » Le président ne resta à Montréal qu’une journée.
Depuis 1961, les États-Unis sont au Vietnam qui est en guerre, les tensions sont fortes et l’opposition à la présence américaine est grande. Trois manifestants anti-américains seront arrêtés.
Pour la sécurité sur le site de l’Expo, Yves Jasmin s’inquiète :
« Le président des États-Unis est au moins une cible aussi intéressante que la reine d’Angleterre. Ces gens-là sont exposés, évidemment, à n’importe quel maniaque mais, comme disait la reine Élizabeth, ça fait partie de la job ! »
Sources : Journal de l’Expo 67, De jour en jour, et compte rendu d’une entrevue avec M. Yves Jasmin, mai 2016.