Visiter Expo 67 ? C’est encore possible grâce à Julie Bélanger !
Par Johanne Mercier
Crédit photo – Sophie Bertrand, Agence Stock Photo
Si vous pensez qu’il faut avoir été à l’Expo 67 pour en avoir la passion, c’est mal connaître Julie Bélanger. Cette femme, qui se plaît à dire qu’elle « n’existait pas en 1967 », a trouvé la façon de faire revivre l’Expo par des visites guidées qui se déroulent sur les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame, à « la recherche du temps perdu » ! Temps retrouvé dès qu’elle commence à raconter la belle histoire de cet été de rêves sur les îles enchantées.
Ma passion pour l’Expo, c’est assez particulier, raconte-t-elle. Il n’y a pas de moment précis où je peux dire que je suis devenue une passionnée de cet événement. C’est un truc qui a grandi avec moi. »
Crédit photo – Sophie Bertrand, Agence Stock Photo
Les seuls souvenirs de Julie se limitent à quelques visites à Terre des Hommes avec sa grand-mère, dans les années qui ont suivi l’Expo. Adolescente dans les années 80, elle y retourne. Ce qu’il reste alors d’Expo 67 n’est que l’ombre de sa splendeur d’antan. Une ombre en décrépitude. Les pavillons qui ont survécu ont perdu tout leur panache, la nature a envahi des aires publiques jadis manucurées.
Est-ce pour chasser ces lendemains qui déchantaient alors sérieusement que Julie, lors du 40e anniversaire de l’Expo, en 2007, met sur pied des visites guidées sur le site ? Peut-être. Chose certaine, elle s’embarque dans cette aventure pour partager l’histoire merveilleuse de l’exposition, en partant à la chasse aux artéfacts.
Avec une trentaine de participants au maximum, Julie emprunte les sentiers des îles. Elle fait apparaître, par la magie de ses histoires, de sa passion et de vestiges, ce qu’a été l’Expo 67. On y croise au fil du chemin des bâtiments de l’époque de l’Expo, aujourd’hui destinés à une autre vocation, souvent administrative. Des monuments tels que l’ex-pavillon des États-Unis devenu la Biosphère, et ceux de la France et du Québec, devenus le Casino de Montréal, sont les grands témoins de l’Expo. Comme quelques magnifiques spécimens d’art public, dont bien sûr la merveilleuse œuvre de Calder. Mais telle une archéologue urbaine, Julie fait aussi découvrir un escalier qui ne mène plus nulle part, une clôture reléguée aux oubliettes, une mosaïque abandonnée, une partie de pavillon anonyme qui ne brille plus de mille feux comme autrefois.
Crédit photo – Sophie Bertrand, Agence Stock Photo
Le passé rencontre l’avenir
« En m’intéressant à l’histoire d’Expo 67, j’ai réalisé en fait que toute l’histoire moderne de Montréal est rattachée d’une façon ou d’une autre à ce qui s’est passé en 1967 à Montréal. Donc, j’ai voulu creuser, creuser, creuser, pis là, plus on creuse, plus on recreuse. Plus on trouve des gens intéressants, plus on continue de nourrir notre passion. Voilà. » Passion si bien nourrie que Julie possède littéralement un petit musée d’artéfacts de l’Expo chez elle et qu’elle s’est fait tatouer le logo de l’Expo sur le bras !
Lors de ses visites, l’approche de Julie Bélanger dépasse l’aspect géographique d’un lieu devenu mythique. « Pour pouvoir espérer changer les choses dans l’avenir, il faut comprendre le passé. Avec mes visites d’Expo 67, je veux comprendre d’où l’on vient, comme Montréalais, comme Québécois, comme Canadien, mais aussi comme individu. Les valeurs qui étaient présentes en 1967 sont des valeurs extrêmement porteuses, qui le sont toujours. »
En cet été qui marque le 50e anniversaire d’Expo 67, Julie Bélanger entreprend sa dixième saison de visites. On peut réserver via la page Facebook Expo 67. La visite est gratuite et dure approximativement trois heures. En cas de pluie, elle est annulée ou reportée. Il faut consulter la page Facebook le matin de l’événement en cas de temps incertain.
La rencontre entre Julie et les amoureux de l’Expo se fait devant les portes de la station de métro Jean-Drapeau, qui en 1967, déversait chaque jour des centaines de milliers de visiteurs à l’Expo. Il est recommandé d’avoir des chaussures de marche confortables et de prévoir que sur les îles, il fait toujours quelques degrés de moins qu’en ville. On parle ici de la météo bien sûr, pas de la chaleur qui règne durant cette visite exceptionnelle !