Terre des Hommes: des valeurs plus pertinentes aujourd’hui qu’en 1967?

«Être un homme, c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde» – Antoine de Saint-Exupéry, Terre des Hommes (1939).  


Par Carmen Desmeules

La Terre des Hommes, comme thème de l’Exposition universelle de Montréal en 1967, deviendra la Terre de l’humanité, homme et femme, en adoptant la majuscule H.

Selon les guides d’Expo 67 : « Ce sera l’histoire de l’homme, de son exploration de l’univers physique, de son désir de découvrir, de comprendre et de produire, de la façon dont il assimile, organise et utilise ses connaissances pour améliorer son destin et, en tant qu’être social, de la façon dont il a cherché et cherche encore à vivre en paix et en harmonie avec son prochain. »

En octobre 1962 déjà, une conférence à laquelle participent un groupe de douze personnalités canadiennes – professeurs, artistes, architectes, écrivains, journalistes et parlementaires – était créée pour définir le thème et les sous-thèmes de l’exposition.

La liste inclut entre autres : Raymond T. Affleck, architecte ; Dr Wilder Penfield, Institut de neurologie de Montréal ; Victor Prus, architecte ; Gabrielle Roy, écrivaine ; Claude Robillard, directeur général de l’aménagement de l’Exposition [NDLR Il ne le sera que quelques mois, il démissionne] ; Jean-Louis Roux, président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques du Canada.

Le thème choisi, à la suggestion de l’écrivaine manitobaine Gabrielle Roy, reprend le titre de l’ouvrage du romancier, poète et aviateur français Antoine de Saint-Exupéry. Le Bureau des expositions internationales requérant que le thème soit décidé au moment de déposer la candidature, Terre des Hommes fut choisi à ce moment-là.

Voici quelques croquis conçus lors de la planification de Terres des Hommes:

C’est lors de la conférence de Montebello, au printemps 1963, que sera opérationnalisé le thème de l’Expo. La conférence servit également à la formulation de recommandations. L’une d’elles était que l’Exposition devait tenter de décrire la façon dont l’homme réagit au milieu dans lequel il vit.

L’auteure Laurence Bonfils écrit à ce sujet :

« C’est ce concept élevé et plus profondément humain qui marquera le caractère de cette manifestation, et il deviendra également l’élément unificateur non seulement sur le plan des idées, mais aussi sur le plan architectural ».

Sources:  La reconversion du site et des pavillons de l’Exposition universelle et internationale de Montréal de 1967 (1996) par Laurence Bonfils; « Le thème raconté »  par Gabrielle Roy dans Terre des hommes (1967); Villes-ephemeres.org; Historica Canada; Encyclopédie Canadienne.

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