Une catastrophe pour les organisateurs d’Expo

« On n’a jamais pu convaincre les gens de quitter la Ronde. Ils ne voulaient pas partir, ils avaient trop de fun! »


Par Carmen Desmeules

Mercredi 20 septembre 1967

C’est le début de la grève du métro à Montréal, qui s’étendra jusqu’au 21 octobre. Une catastrophe pour l’équipe de direction d’Expo 67… L’Exposition universelle est en cours depuis le 28 avril, et ceci amènera beaucoup de complications pour ses derniers mois…

À 23h, la nouvelle parvient à Philippe de Gaspé Beaubien, le directeur des opérations : « Je n’ai pas pu assister à un spectacle complet. En plein milieu, Lucien Saulnier m’appelle pour me dire qu’à partir de minuit, ce soir-là, il y aura une grève majeure des transports en commun à Montréal. J’ai dit : Tu peux pas me faire ça, en plein milieu. J’ai un site sur des îles! C’est pas possible! »

L’équipe se met à la recherche de solutions : «Il faut aller de pavillon en pavillon pour dire qu’on ferme l’Expo de bonne heure. On a trois heures pour vider le site, il faut fermer l’Expo parce que les gens ne pourront pas sortir. Je pense que j’avais de 250 000 à 300 000 personnes sur l’emplacement.»

« Toute la nuit, on n’a pas arrêté une minute pour essayer de trouver d’autres moyens de transport. Ma plus grande difficulté : la Ronde. (Voir la galerie photo!) On n’a jamais pu convaincre les gens de quitter la Ronde. Ils ne voulaient pas partir, ils avaient trop de fun! Quelques centaines de fêtards sont demeurés sur les lieux! »

C’est aussi la journée nationale de la Yougoslavie, pays gouverné par le controversé maréchal Tito. Des mesures de sécurité extraordinaires sont prises car des attentats à la bombe ont été perpétrés dans plusieurs ambassades yougoslaves aux États-Unis.

Le pavillon de la Yougoslavie a été offert à la province de Terre-Neuve après Expo 67, en remerciement pour l’aide apportée lors du naufrage d’un navire yougoslave. Le pavillon est maintenant un musée maritime.

Sources: Fonds de l’Expo 67, Bibliothèque et Archives Canada; entrevue avec Philippe de Gaspé Beaubien, mai 2016.